VERNISSAGE « CAFE-CROISSANT »

Samedi 2 décembre de 9 à 12h

Heures d’ouverture en présence des artistes
Samedi et dimanche de 14h30 à 17h
Mardi de 18 à 21h ou sur rendez-vous

 

Sensibilité artistique féminine
Un concours de circonstances – très heureux à notre goût – a voulu que l’exposition du début décembre de cette année fasse se rencontrer trois femmes artistes d’origines très diverses, toutes les trois en pleine force créatrice. Il y aura par conséquent coïncidence entre féminité et diversité artistique. Nous leur laissons ici, autant que possible, la parole.

Iris Dwir Goldberg

Iris Dwir Goldberg

L’espace Yves Sandrier est mis à la disposition des travaux d’Iris Dwir-Goldberg: une cinquantaine d’estampes, autour du thème «la nature: ordre et désordre», ainsi que quelques plaques sculptées. L’artiste a fait de la gravure en taille douce son véritable métier. Cette technique est, nous dit-elle, très complexe et lui permet de mettre en valeur de multiples inspirations, certaines enrichies par la connaissance des estampes japonaises. «La création est pour moi un chemin poétique, les mots évoquant des images. C’est un moment de magie, de mystère et de bonheur. La nature, avec ses formes sauvages et aléatoires, et les textes anciens ou la poésie contemporaine sont des sources inépuisables d’inspiration. J’exprime ainsi ma gratitude à la richesse incroyable de la nature par mes médias favoris.»

Naama Kolnik

Naama Kolnik

Entrons maintenant dans l’univers fort différent qu’est celui de l’artiste céramiste Naama Kolnik, univers qui se déploie dans l’espace II. Ici encore, il s’agit d’une technique extrêmement complexe et variée, qui demande de la part de l’artiste des connaissances très subtiles et un engagement important. «Le caolin blanc est très différent des autres types d’argile et très difficile à travailler.» Il faudra suivre avec beaucoup d’attention les multiples étapes de la création de ces objets, tantôt à usage pratique, tels des tasses, tantôt avant tout destinés à être regardés et admirés, notamment bijoux et colliers. De sa plume, nous retenons de préférence ces quelques lignes: «Depuis des années, je sculpte de nombreuses formes sur le thème de la mer. J’ai moi-même plongé dans des massifs coralliens et je suis enchantée par ce monde. L’esthétique des œuvres est très importante pour moi. Je veux donner le sentiment de beauté qui accompagne une réalité assez criarde, plus sombre. J’apprécie le jeu avec la lumière. Il donne vie aux formes de la porcelaine et ajoute une atmosphère magique et mystérieuse.»

Medine Nil Ozen

Medine Nil Ozen

Dans le troisième espace, nous irons à la rencontre de Medine Nil Ozen, une artiste originaire du nord de la Turquie, vivant en Suisse en tant que réfugiée politique. Elle cherche, autant que possible, à poursuivre ici l’activité et la recherche artistique de son passé. En pratiquant ce qu’elle appelle le «Récup’art», dont les travaux présentés dans son exposition témoigneront, elle ne fait que rester fidèle à «l’affection qu’elle a toujours éprouvée pour les objets anciens qui sont marqués et usés par la vie, ou même cassés». Elle appelle cela «une forme de réparation et de résilience artistique» pour elle qui a connu d’autres cassures, les angoisses de la fuite et l’exil forcé. Toujours en quête de nouveaux moyens d’expression, elle aime jouer le jeu de nombreuses techniques. Créer lui permet d’exprimer sa sensibilité et appréhender la vie avec plus de joie.

Flurin M. Spescha, novembre 2023